Ne vous faîtes pas prier, entrez en ma demeure
Ce corps s’est réchauffé, et mes pénibles humeurs
Ne soyez pas froissé, entrez donc à vos heures
Sortez de vos torpeurs, venez-moi en entier
Ne vous faîtes pas prier, vous serez comme un roi
Vous n’aurez qu’à opter pour le plaisir qu’on doit
Je vous sens aux abois, mais tenez, permettez
Qu’en ce lit parfumé je m’étende çà et là
Venez laisser mourir tous vos désirs d’enfant
Etreignez le plaisir tout impulsivement
Venez donc à présent, je commence à partir
Laissez-y votre temps comme on laisse un souvenir
Soyez fou, soyez soie, soufflez comme le vent
Mais soyez là pourtant, à l’envers à l’endroit
Soyez-vous, voyez-moi, il est peut-être encore temps
A l’orée du néant, de voir à travers soi
Emportez-moi parmi les couleurs de jade
Qu’on attrape au tamis à la fin de la balade
Emportez-moi pardi, cessez les jérémiades
D’un arc-en-ciel fade, je n’en vois point ici
Ereintez-vous encore, prenez-donc les devants
Sous le poids de l’effort moi j’attends patiemment
Je vois poindre un instant mon futur réconfort
Que je saisis nonchalamment et je vous mets dehors
Ici, c’est la tempête qui part à reculons
Qui s’éclipse en cachette quand le regret selon
Qu’on soit fourbe ou honnête, vient à sonner le gong
Et on se dit peut-être le caprice est raison
…
…
On regarde les cendres de l’amour consumé
Il nous reste à attendre pour mieux se retrouver
On habille nos pensées, et on se fait plus tendre
Et l’espace d’un baiser on rejoint ses méandres…
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