Ils se prennent par la main et parlent d’avenir
De ces instants prochains qui devraient les ravir
J’aimerais que tu me suives, mais pour allez jusqu’où
Qu’importe, du moment que l’on aille jusqu’au bout

Dans les effleurements de leurs effluves douces
Parmi les chatoiements des tendresses infinies
Dans le tempérament d’un amour en rescousse
S’ingéniant à peindre des petites tâches de vie

Mais dans le désespoir de la mort à leurs trousses
Dans le vacillement d’un cœur qui s’évanouit
Par les changements violents d’un plus loin qui s’essouffle
Sous la lune nouvelle qui jamais n’éclaircit

Dans les tréfonds obscurs de leurs poumons meurtris
Ou surgît le cancer en réponse applicable
Pour éclipser l’usure d’un monde à l’agonie
Allongés sur le parterre d’un ressenti minable

Dans leurs angoisses sourdes, dans leurs apitoiements
Sous la tête baissée par la peur du bâton
Sous les écharpes lourdes des matins d’enterrements
Ou bien tombés inerte en flaque sur le perron

Dans les humeurs maussades de leur marée nerveuse
Lorsque la main qui touche entraîne l’asphyxie
Derrière la façade des oraisons brumeuses
Surgît sous une couche un corps qui se pétrît
 
Dans les désespérances de leur conte de fée
Ou les blancs destriers enlevaient celle qui
Allait avoir la chance d’être future mariée
Au travail au foyer, pour finir dans le lit

Pour finir dans le lit de mort c’est quelque chose
Qui devant sa noirceur impose le respect
Et le goût de leur vie n’est que celui d’une rose
Car ils ont eu la peur d’embrasser le bouquet