Dans la douce avarice, dans la chaleur du soir
Sous les derniers auspices, intermittent d’un phare
Qui d’un sourire complice emballe les regards
Je suis cet artifice qui éclipse le noir.

Ne m’en veuillez donc point, si je cherche encore dans le moindre recoin ce qui me fait du tort
Je suis maître en mon île, et j’ai brûlé mes ailes, et je cherche asile à l’ombre des ruelles

Je suis l’inquisiteur de ces mornes supplices
Et quand la houle emporte ce qui fait mon navire
Là je compte mes heures, ici mes cicatrices
Venues des marées mortes qui me faisait bon ivre

Si encore il fallait que je montre patte blanche pour me faire accueillir dans vos vallées charmantes
Où enlever son gant serait chose courante pour se pendre séant dessous vos jolies branches

Mais voici que mon chien qui m’appelait hier de sa truffe l’air de rien déplore mes manières
Vous transmette en ces lieux ce qui me fait défaut, et me jette la pierre qui mène à l’échafaud.

J’ai arboré souvent ma parure d’incertain quand je cherchais tremblant ma main dessus vos reins
Et je brillais d’absence quand le petit matin résonne comme un temps dévoilant les desseins

Mais je n’en ai que faire, et que dire, que toucher
Je suis à mes affaires et celles d’à côté
Je suis ce qui me trotte et martèle mes tympans
Qu’importe où je me frotte et si près du tombant

Car en équilibriste j’échafaude des plans qui me feront griser dans un désir branlant
Toujours si près du vide, au cœur de l’océan, mes désirs insipides se noient dans le néant.